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Stage de fabrication d\\\'archet - B
 
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FAIRE UN ARCHET

Construction d'un archet du Quatuor



Bien que l'archet soit le complément de l'instrument, tous deux sortent d'ateliers différents. Pour le musicien le choix de l'archet est aussi mportant que celui de l'instrument.


Les qualités de l'archet sont multiples :

Assez souple pour rebondir facilement sur la corde, assez ferme pour résister à la pression de la main.


Différentes espèces de bois sont utilisées pour la confection des baguettes d'archets.


Le pernambouc (Casealpina guilanda echinata) est le seul employé, il tire son nom d'un état du nord est Brésilien, l'Etat de Pernambouc d'où il est originaire. Les qualités de ce bois allient à la fois rigueur, nervosité, flexibilité et légèreté.

L'archetier commence par raboter une baguette de section carrée, sciée dans une planche débitée " sur quartier " dans une bille de pernambouc. Les rabots sont à semelle plate et au nombre de 3. Rabotée en l'amincissant vers la pointe, la section carrée de la baguette est amenée à une forme octogonale.


Suit le délicat du cambrage qui consiste à chauffer le bois sur la flamme d'une lampe à alcool, et " courber à chaud ", en exerçant une pression sur la baguette, en prenant appui sur un coin de l'établi. La bonne forme de la cambrure se vérifie en visant d'un œil.

L'archetier moderne doit posséder à fond plusieurs métiers ; il lui faut pouvoir travailler le bois et métal, et utiliser avec art les métaux précieux et la ancre pour créer de jolis effets décoratifs.


La baguette est ensuite coupée de longueur. Plus l'instrument est gros, plus l'archet est court et lourd.


Archet de violon 60-62 grammes et 75 cm de longueur. Archet d'alto 70-72 grammes et 74.5 cm de longueur. Archet de violoncelle 80-82 grammes et 72.5 cm de longueur. Archet de contrebasse 132-140 grammes et 72 cm de longueur.

A l'extrémité opposée de la baguette, la hausse est ajustée parfaitement en face de la tête ; une mortaise rectangulaire est creusée et percée de part en part, pour recevoir le mécanisme de tension des crins (mis au point au XVIII° siècle).


La tige filetée, scellée dans le bouton, vient se visser dans l'écrou, lui-même fixé dans la hausse.


La baguette de l'archet peut demeurer octogonale sur toute sa longueur ou être arrondie (toujours au rabot). C'est ensuite le polissage à l'aide de papier de verre avant le vernissage au tampon à base de gomme laque.

La hausse (plus communément appelée le talon) est un travail d'ajustage de différentes pièces en métaux précieux argent ou or, et de pièces de nacre. Le passant, (là où passe le crin) constitué de deux pièces en argent, une partie arrondie et un plat, soudées ensemble, permet de maintenir le crin à plat à l'aide d'une cale de bois.


Une plaque de nacre, collée sur une semelle en ébène est ajustée dans une coulisse en queue d'aronde, appelée recouvrement, car elle vient recouvrir le système de fixation du crin.


Découpe de la mortaise de la hausse au ciseau




Ajustage du passant soudé


Ouverture de la coulisse au ciseau à bois


Perçage de la goupille de talon avec un forêt à main


La pose de la mèche, composée de crins de cheval (entre 110 et 140 crins par archet), demande un certain tour de main pour être bien faite. L'expérience permettra d'obtenir une mèche bien plate, tous les crins bien parallèles et une tension également répartie.

Archetiers et musiciens de quatuor à cordes préfèrent depuis toujours le crin blanc, le crin gris ou noir ont un diamètre trop gros. Cinq pour cent des crins prélevés sur un cheval peuvent être utilisés ; le crin est un produit naturel dont la croissance n'est pas forcément régulière, alors qu'en théorie, un crin doit être le plus cylindrique possible. Les meilleures qualités de crins sont seulement triés et lavés, et non pas blanchit ce qui les rendrait cassant.


La "garniture" en fil d'argent, ou en or sur soie, enroulé autour de la baguette, et la poucette en cuir ou en lézard permettent de protéger le bois de l'usure, due au frottement, des doigts de l'artiste et une meilleure préhension.


Un bon archet est tout autant une oeuvre d'art qu'un bon violon. L'archet est le prolongement du bras du musicien, et permet différentes nuances, et cette faculté d'articulation du sentiment musical.

Les qualités d'un bon archet sont difficiles à définir, et le choix d'un bon archet est plus difficile que celui de l'instrument. Vivant dans un monde de droitier, le doigté est attribué à la main gauche, le maniement de l'archet étant plus complexe, il est réservé à la main dominante.


Certains archets donnent au son, richesse et profondeur, d'autres, une clarté de soprano.


Les bons archets, comme le bon vin, ont une personnalité bien à eux, qu'il faut savoir reconnaître et respecter.

 

 

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